Le câble : meilleur atout du multicast ?
Motorola BCS, spécialisée dans l’accès à Internet par le câble, planche sur un projet de télévision sur IP avec Naino, une start-up spécialisée dans le multicast. Leur technologie de distribution de vidéo sur IP permettrait une qualité « Broadband ». Mais ces deux acteurs restent discrets quant à leur projet, en cours de développement. Lancement promis avant 2001.
En travaillant à une solution de télévision interactive via le câble, la division Motorola BCS et la start-up Naino veulent s’attaquer à un marché de près de 10 milliards de dollars selon une évaluation de Jupiter Communications. Selon le cabinet d’études, près de 30 millions de foyers américains y auront accès à la d’ici à 2004. Au niveau mondial, 9 millions de foyers seront raccordés à un accès broadband fin 2000 et 49 millions en 2003 selon le Cahners In-Stat Research Group. En conséquence, les investissements s’intensifient et les annonces aussi… Mais pour le moment, la télé interactive cherche ses marques (voir édition du 20 décembre 1999).
La convergence du Web et de la télé semble chercher son marché, surtout sur le B to B (les échanges inter-entreprises), comme le montre, par exemple, le programme en « beta » de formation interactive à distance de Fantastic (voir édition du 21 juillet 2000). Autre signe : beaucoup d’acteurs font le choix de l’accès à la télévision interactive par satellite. En témoigne, par exemple, l’alliance de Microsoft et d’Echostar, l’opérateur de télévision par satellite (voir édition du 7 janvier 1999). Ou encore le partenariat de Microsoft, avec Thomson Multimédia et Direct TV (voir édition du 13 juin 2000).
Motorola BCS et Naino veulent ouvrir une autre voie : celle des réseaux câblés. Naino déploierait un service multicast sur des équipements de réseau de Motorola qui sera offert aux clients câblo-opérateurs et éditeurs de contenu audiovisuels à la fin de l’année. Rémi Inzé, directeur marketing, Motorola BCS, affirme : « les réseaux câblés haut débit sont les seuls réseaux grand public à permettre dès aujourd’hui la distribution de vidéo plein écran de qualité ‘broadband’. Quel que soit le nombre de connexion simultanée ». Et Bruno Bouvard, co-fondateur de Naino, d’ajouter : « Le multicast permet de distribuer de la vidéo sur IP de qualité proche du VHS ? à 500 kbits/s ? voire allant jusqu’à celle du DVD. Côté éditeur, cela requiert un serveur pour distribuer un seul flux et non autant de flux que de requêtes. Et allouer une plage de bande passante par flux pour un nombre d’utilisateurs illimité. Le multicast, c’est du broadcast (de la diffusion, ndlr) intelligent : cela réduit les coûts de distribution ».
En attendant la convergence effective du Web et de la télé, la convergence des intérêts, elle, est bien là. Toujours selon Bruno Bouvard, la start-up montréalaise Naino se positionne comme le « premier acteur spécialisé dans le déploiement et l’agrégation de contenus sur le marché du multicast ». Et ne connaît pas de concurrent sur ce segment de marché… Premier marché ? Le « vieux continent », bien sûr. Côté Motorola, le projet de Naino converge avec sa stratégie de distribution de modem-câbles. La division « Broadband Communications Sector » commercialise en effet des systèmes de convergence des communications voix, données et vidéo.
Pour en savoir plus :
* Naino